Guillotine suisse

Les partisans et les opposants à l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » sont au coude à coude. Certains journalistes découvrent enfin l’état réel de l’opinion, qu’ils ont pourtant souvent contribué à construire en validant les fantasmes des populistes.

Du coup, ils s’interrogent fébrilement sur les positions que pourraient adopter l’UE en cas d’approbation. En réalité, c’est à Berne que les conséquences d’un oui seront déterminées.

En effet, soit le Conseil fédéral choisit de violer la démocratie directe en adoptant des mesures suffisamment larges et vagues pour qu’elles n’aient aucun effet sur nos relations européennes. Soit il décide de respecter la volonté populaire et sa stratégie est dictée par le texte même de l’initiative UDC.

En clair, le Conseil fédéral devra se rendre à Bruxelles, pour y renégocier la Libre circulation des personnes, en lui intégrant des contingents permettant de diminuer significativement l’immigration actuelle.

Et si, au terme du délai de trois ans prévu par l’initiative, le gouvernement ne parvient pas à obtenir un tel résultat, il sera contraint de dénoncer lui-même la Libre circulation des personnes, pour respecter la Constitution, cette résiliation entraînant la chute des accords bilatéraux.

L’UE peut se permettre d’attendre. La Suisse devra rapidement dire ses intentions. Autrement dit, si un oui à l’initiative UDC sort des urnes le 9 février, le couperet de la guillotine tombera d’abord à Berne.