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Sauvegarde ou hara-kiri ?

 

Le Conseil fédéral vient d’activer la clause de sauvegarde limitant l’immigration provenant de tous les Etats membres de l’Union européenne. De l’avis des spécialistes, cette mesure symbolique n’aura aucun effet positif sur la qualité de vie en Suisse. Par contre, elle produit aussitôt cinq conséquences négatives bien réelles :
1) Sans conteste, elle porte atteinte au principe de la libre circulation des personnes qui constitue non seulement un pilier de la construction européenne, mais aussi une valeur pour les démocraties attachées aux libertés citoyennes.
2) Par ailleurs, elle complique la vie de l’économie, qui s’est opposée à cette restriction d’un principe contribuant à la prospérité helvétique.
3) Sans doute, elle va entraîner l’impossibilité de négociations institutionnelles avec l’UE, qui n’étaient même pas entamées et, par conséquent, le décès de la voie bilatérale.
4) Dans la foulée, elle permettra de justifier une augmentation de la pression en matière fiscale, la Suisse ne pouvant simultanément refuser les travailleurs et capter les entreprises ou les capitaux européens.
5) Enfin, elle adresse au peuple suisse un message de défiance qui l’incitera à voter oui aux initiatives contre l’immigration et non à l’extension de la libre circulation à la Croatie.
Prendre une décision cumulant autant d’effets pervers avec l’illusion de « sauvegarder » les intérêts suisses relève de l’aveuglement. A moins qu’il s’agisse d’une stratégie assumée de hara-kiri nationaliste ?