Le rêve suisse est terminé. La Confédération n’est pas un cas particulier à l’abri des dangers, ni la petite sœur préférée de l’Amérique, encore moins une entreprise dont la prospérité reposerait sur un isolement politique vertueux. Certes, les nationalistes et les néolibéraux qui ont chanté les louanges des Etats-Unis pendant des décennies tout en sabotant l’intégration européenne ne vont pas faire leur mea culpa. Mais l’opinion publique est en train d’ouvrir les yeux. La Suisse est fille de l’Europe, c’est dans son camp qu’elle doit s’inscrire.
Cette évidence fera son chemin, même si elle reste discrète. En revanche, le nouveau désordre mondial appelle des visions stratégiques claires, courageuses, mais aussi explicites et mobilisatrices. Or le Conseil fédéral est incapable d’en fournir. Très répandue, l’idée que cette lacune incombe aux personnes qui le compose est fausse. Sans doute, les fanfaronnades de la présidente Keller-Sutter se flattant d’avoir résolu l’équation Trump resteront dans les annales. On ne pouvait mieux documenter l’arrogance et l’aveuglement des notables helvétiques. Pour autant, l’inadéquation du Collège est structurelle. Le système pensé au 19ème siècle ne remplit pas les fonctions permettant de relever les défis actuels.
D’une part, l’addition de personnes provenant de partis aux objectifs drastiquement opposés sans le moindre engagement programmatique rend improbable l’émergence d’une vision commune. Et la succession d’accords ponctuels à géométrie variable ne compense pas l’absence d’un périmètre commun. Faute de pouvoir se référer à un intérêt général jamais défini, chaque ministre se replie sur son Département. Dans ce schéma, un Conseiller fédéral habile est celui qui ne quitte pas sa citadelle, sait laisser ses collègues s’égarer et n’endosse jamais les échecs du Collège.
D’autre part, l’absence d’un arbitre pouvant régler les différends et conduire dans la durée un minimum d’options communes accentue le pointillisme mental et opérationnel du gouvernement. A la faiblesse conceptuelle s’ajoutent les errances tactiques. Il s’en suit que les résultats produits par le groupe s’avèrent souvent inférieurs au potentiel de chacun de ses membres.
Au total, le système actuel ne produit pas d’effet intégrateur sur les batailles partisanes, ne limite en rien le recours à la démocratie directe devenue un instrument de marketing, ne donne aucun cap lisible à la Suisse, ne livre aucun discours rassembleur à ses habitants. Pire, son impuissance le conduit à externaliser ses responsabilités. On prie que le contexte s’améliore de lui-même. On compte sur l’engagement des individus. On s’accroche à des docteurs miracles chargés de déployer les stratégies qui ne sont pas à la portée d’un exécutif structurellement divisé.
La valeur d’une institution se mesure en temps de crise. Ses mécanismes et ses règles doivent alors tirer les personnes en fonction vers le haut. Il est temps que la Suisse dispose d’un gouvernement où l’adoption de stratégies claires et durables ne relève plus de l’exception historique, mais d’une pratique découlant de sa vocation.
Des réformes sont possibles, compatibles avec l’esprit de la Confédération. Elles sont connues. Le président du Conseil fédéral pourrait être élu par ses pairs pour la législature et avec des prérogatives renforcées. Une élection par un scrutin de listes impliquant une négociation préalable des partis constituerait un pas supplémentaire. Et rien n’empêche de s’inspirer du modèle allemand qui représente à ce jour une bonne solution pour construire une coalition gouvernementale dans un Etat fédéral.
Ce débat sera-t-il ouvert ? La Suisse se veut pragmatique. Cette vertu exige de savoir s’interroger, puis s’adapter. Elle est le contraire de l’immobilisme, ce champion helvétique trop souvent couronné sans même avoir dû monter sur le ring. En clair, miser sur un système à bout de souffle pour rebondir signifierait entrer dans une culture pérenne de la défaite.
Longtemps, l’Histoire fut douce avec la Confédération. Tolérante, elle fit de sa neutralité une convention respectée de tous. Protectrice, elle lui épargna les souffrances de deux guerres mondiales. Généreuse, elle lui permit de prospérer merveilleusement au cœur de l’Union européenne, sans devoir en partager les responsabilités.
Pour la Suisse, une règle s’est imposée, « rester locale en politique, être mondiale au plan économique ». Cette philosophie a dominé la plupart de ses attitudes. On aurait tort d’assimiler cette stratégie d’inexistence géopolitique à une faiblesse. Il s’agit au contraire de s’extraire ostensiblement des tourments du monde pour mieux y multiplier les conquêtes économiques. A l’évidence, cette posture favorise les affaires. Mais elle a d’autres vertus. Neutres, les citoyens suisses ne sont responsables de rien. Hors-jeu, ils peuvent distribuer leurs bons ou mauvais points aux Etats qui les entourent. Au balcon, ils observent les rues voisines, s’amusent ou s’inquiètent de leurs turpitudes, sans se sentir concernés.
Aujourd’hui, hélas, l’Histoire brise ce schéma confortable. Les empires prédateurs sont de retour. La Chine s’arme à grande vitesse. La Russie envahit l’Ukraine. Les Etats-Unis ménagent l’agresseur, rêvent d’annexer le Canada ou le Groenland, traitent l’Europe en adversaire, tout en lançant une vaste guerre commerciale qui n’épargne pas la Confédération.
Pour la Suisse, le choc est triple. Tout d’abord, le grand frère américain en qui elle a placé sa confiance, le champion du libéralisme devient un ogre protectionniste, susceptible de déclencher un chaos mondial. Le modèle tant aimé disparaît. Deuxième traumatisme, s’agissant des taxes douanières, le héros de toujours n’a pas mieux traité son admiratrice que l’Union européenne. Le refus d’appartenir au grand club des régulateurs n’est plus automatiquement un atout et la neutralité source de prospérité. Enfin, dernier drame, il est temps de choisir son camp. Alors que le monde libre se fracture et vacille face aux régimes autoritaires, zigzaguer en espérant échapper aux prédateurs s’avère périlleux.
Voilà la Suisse chassée du paradis. Elle vivait dans une forme d’innocence géopolitique, fermant les yeux sur les batailles des uns et des autres, cultivant paisiblement son jardin. Or, ce qu’elle croyait vertu devient péché. L’Histoire lui montre du doigt la division entre le Bien et le Mal. Elle ne peut plus ignorer les affrontements économiques ou militaires entre les démocraties et les tyrannies. Quittant son Eden, sidérée, elle éprouve soudain sa nudité stratégique. Quelle route doit-elle prendre ?
Dans l’immédiat, elle semble vouloir remonter le temps. Même si la volonté d’échapper aux taxes douanières américaines est parfaitement légitime, l’inféodation fébrile à Donald Trump dérange. On ignore ses délires proto-fascistes. On met en place une noria de lobbyistes chargés de multiplier les offres bienveillantes. On parle d’investir des milliards aux Etats-Unis. On reporte à nouveau la régulation des plates-formes numériques conformément aux injonctions du vice-président Vance. Bref, on devine la Suisse prête à tout pour redevenir la préférée de l’Amérique, bénéficiant d’un traitement privilégié.
Ces séductions ont-elles une chance de réussir ? Ou ne sont-elles que des courbettes vouées à l’échec ? L’avenir le dira. Dans tous les cas, le principe de réalité doit l’emporter sur la recherche du paradis perdu. Face à la force renversant le droit, la Confédération n’a plus d’autre choix que de resserrer fortement et sans barguigner ses liens avec l’Union. Le bonheur de n’appartenir à aucun camp s’achève. Des blocs se forment et se défient. Que leurs guerres soient transitoires ou durables, la Suisse tirée de son insouciance se retrouve profondément attachée à l’Europe, là où se joue depuis des siècles sa liberté.
La fuite des leaders du Centre devant les responsabilités gouvernementales est déconcertante. Tous semblent avoir pour ambition d’avancer en politique sans jamais entrer au Conseil fédéral, même quand la porte est ouverte. On peut imputer cette désertion aux personnes. Impossible de ne pas noter la soudaine modestie du président Pfister dont les critiques récurrentes de l’exécutif laissaient croire qu’il brûlait d’y faire valoir ses talents. On peut aussi critiquer le parti. Ses manœuvres évoquent davantage le renouvellement d’une municipalité villageoise que l’orientation de la Suisse. On peut même penser que la perspective de diriger le Département fédéral de la défense manque d’attrait. Nul ne souhaite hériter d’un bureau où les tiroirs risquent de compter autant de grenades dégoupillées qu’un champ de tir un jour d’exercice.
En réalité, ces symptômes disent un mal plus profond. La question n’est pas la difficulté de trouver des personnes adéquates pour constituer le Conseil fédéral, mais son impossibilité de former une équipe efficace et crédible quels que soient les élus qui le composent. L’addition de personnes sans programme issues de partis antagonistes a toujours constitué un « gouvernement de beau temps ». Mais aujourd’hui trois facteurs tendent à rendre ce système structurellement faible inopérant. Tout d’abord, les écarts idéologiques entre les principaux partis ont grandi. A droite, l’UDC défend une ligne europhobe, xénophobe, trumpiste, tandis que la gauche promeut une société multiculturelle et progressiste drastiquement opposée. Entre ces deux pôles, il devient impensable d’établir des compromis non seulement aux Chambres mais aussi à l’exécutif.
Deuxièmement, la prolifération des initiatives et des référendums devenus de simples instruments de marketing entrave l’émergence de politiques cohérentes. Zigzaguant entre les votations, le Conseil fédéral devient un gouvernement de contre-projet. Enfin, la démocratie numérique transforme la société en profondeur. Les corps intermédiaires se disloquent, les individus se dispersent dans une infinité de communautés autocentrées et la notion d’intérêt général disparaît au profit de multiples revendications concurrentes dont le seul point commun est l’indignation permanente. Dans cette nouvelle immédiateté et face aux colères disparates, un conseiller fédéral qui n’est pas protégé par la ligne d’un gouvernement classique n’a guère de chance de briller.
Ces évolutions ne sont pas conjoncturelles mais durables. Elles affaiblissent un collège déjà inorganique. Elles condamnent ses membres à être toujours plus seuls face aux critiques devenues plus vives au sein d’un groupe de moins en moins soudé. Sans surprise, l’attractivité d’une fonction qui pourrait bientôt ressembler à celle d’un paratonnerre diminue. Elle n’enthousiasme en tout cas pas ceux dont le courage reste modéré.
Or l’époque appelle des exécutifs européens déterminés. La Russie de Poutine conduit une guerre impérialiste à nos portes. Donald Trump sème le chaos et se moque du droit international. Avec une énergie croissante, des régimes autoritaires et des idéologies sectaires s’attaquent aux valeurs de la démocratie. Face à la dangerosité du siècle, la Suisse serait bien inspirée d’envisager une réforme de son système de gouvernement. Les modèles ne manquent pas. Il est possible d’élire le collège non plus individuellement mais par un scrutin de listes. Et rien n’empêcherait de s’inspirer des mécanismes allemands qui permettent de construire des coalitions dirigées par un Chancelier.
Hélas, rien ne se fera, la Suisse voyant dans sa vitrification sa principale vertu. Une seule solution subsiste : l’abandon de l’UDC à ses errances populistes et la définition par les autres partis d’un périmètre politique commun permettant de donner un cap au pays. Sans un tel sursaut, l’effacement du Conseil fédéral est programmé et le flottement en eaux troubles d’une Suisse sans gouvernail tristement probable.
Les sociétés sont charpentées par les institutions, mais ce sont les récits qui les cimentent. Au fil du temps, elles se donnent des mots, des images, une représentation du monde et d’elles-mêmes qu’elles entretiennent avec soin, autant pour s’unir que pour écarter les tourments. Et ces fables l’emportent souvent sur les faits. Ce phénomène trouve une splendide illustration dans la manière dont la Suisse traditionnelle évoque ses relations avec l’Union européenne.
Le premier récit est celui de l’isolement fécond. Dans ce narratif hélas très répandu, une Suisse hors de l’Union doit son succès à l’autonomie qu’elle a su préserver. Son intérêt est donc de la conserver autant que possible. Or, la réalité est inverse. D’une part, la Suisse est profondément intriquée dans les politiques européennes en raison de sa position géographique mais aussi par une multitude d’accords sectoriels. D’autre part, cette intégration constitue une clé de sa réussite.
La deuxième fable est celle de l’Europe agressive. Avec diverses déclinaisons, cette histoire raconte une Suisse loyale, toujours prête à la négociation, mise sous pression par une Union ne supportant pas son indépendance. En fait, rien n’est plus faux. En 1992, la Suisse dit non à l’EEE, puis court à Bruxelles demander l’accès au grand marché qu’elle vient de refuser. Conciliante, l’Europe accepte l’idée d’accords bilatéraux, solution transitoire avec celle qui se présente en futur membre du club. Mais après avoir engrangé ce dont son économie avait besoin, la Suisse renoncera à l’adhésion, puis torpillera l’accord-cadre censé compenser cette défection. Autrement dit, loin d’être une victime de la machinerie bruxelloise, la Suisse a obtenu un large accès au marché européen, mais n’a toujours pas rempli les obligations institutionnelles qui en découlent.
Aujourd’hui, un troisième récit vient alourdir ces narratifs. C’est celui d’un peuple si sourcilleux de son indépendance que la moindre concession faite aux Européens l’indignerait. Dans ce schéma, l’opinion est en mains des nationalistes. Pour leur plaire, on introduit en dernière minute une clause de sauvegarde dans les actuelles négociations. Pour les devancer, on fait de l’initiative UDC « pas de Suisse à dix millions ! » un cri du peuple dont la prise en compte l’emporte sur le destin de la Confédération. Pourtant, à nouveau, les faits disent le contraire. Des sondages répétés ont montré que la majorité des Suisses souhaite une relation stable avec l’Union européenne. Ni l’adhésion, ni la rupture, telle est la vision des citoyens. Aptes aux compromis, ils semblent prêts à normaliser la relation européenne, moins par enthousiasme d’ailleurs que par gain de paix.
Il n’existe pas de société sans histoires, ni de fable innocente. Aujourd’hui, la Suisse est malade de récits fallacieux qui menacent sa prospérité. Dès lors, pourquoi sont-ils si peu combattus ? Le drame est que ces représentations viciées ont aussi une vertu : elles servent de prétexte aux leaders politiques pour ne pas s’engager. De leur point de vue, mieux vaut ne pas intervenir tant que le climat n’est pas favorable. Dans leur optique, ce n’est pas le moment de corriger les fables toxiques. Autrement dit, le récit des réussites européennes n’existe pas, ni même celui d’une impérative solidarité avec l’Union alors que la guerre fait rage à ses portes.
Et dans ce vide, l’attitude du Conseil fédéral reste la plus grande source d’inquiétude. Ses contradictions et ses divisions interrogent. A-t-il la volonté de conduire un scrutin européen au succès ? Ou bien se contentera-t-il de livrer aux Chambres le résultat des négociations en laissant les parlementaires gérer la suite des opérations ? Montera-t-il au front durant la campagne? Ou bien invoquera-t-il le respect de la démocratie pour ne pas se battre tout en certifiant avoir rempli son mandat?
Tonitruant, son silence d’aujourd’hui fait craindre sa passivité demain. Qui tient les mots fait l’Histoire, qui se tait la subit.
Curieux, les Suisses aiment porter un regard acéré sur les pays voisins. Rien ne leur plaît davantage que l’examen sans complaisance de la politique française ou des stratégies allemandes. L’inquiétante montée des théories simplistes et des postures radicales sur notre continent ne leur échappe donc pas. Par contre, l’impact de l’UDC ne semble pas les déranger. Pourtant, les convergences entre les populistes suisses et les extrêmes droites environnantes ne sont pas anodines. Xénophobie, europhobie, attaque des institutions, admiration des autocrates et complaisance avec la Russie, ces obsessions sont communes.
Face à cette réalité, les Suisses s’efforcent de banaliser la nature de l’UDC et de ses fantasmes. Tel média qualifie le parti d’agrarien. Tel autre valide sa prétention d’incarner la volonté populaire. Une provocation indigne reste acceptable quand elle émane des populistes suisses, alors qu’elle choque si elle provient de leurs collègues européens. Autrement dit, un travail collectif est effectué pour considérer l’UDC comme un simple parti conservateur, inscrit dans les gênes helvétiques et n’empêchant pas le pays de réussir.
Or cette peinture est fautive. L’UDC est tout sauf une formation conservatrice. Disruptive, ce qui fonde sa valeur médiatique, elle opère une lente mais soigneuse destruction du pragmatisme qui a fait le succès de la Suisse. Au plan européen, elle a fait glisser une Confédération prudente mais ouverte dans un nombrilisme déraisonnable que les Européens renoncent à comprendre. Imprégnant la culture politique et contaminant jusqu’aux syndicats, son souverainisme stérile a favorisé une rupture insensée des négociations avec l’Union européenne. Aujourd’hui, la Suisse est écartée des programmes de recherche et des réseaux européens si précieux pour l’ensemble du biotope vivant de l’innovation. Et nul ne sait quand ni comment ces dégâts seront réparés.
Au plan démographique, l’UDC a instillé puis structuré une peur de l’immigration qui se paiera cher. Célébrant un paradis alpin villageois, elle a fait de l’accroissement du nombre d’habitants un tourment. Demain, alors que les pays voisins attireront la main d’œuvre utile à leur économie, la Suisse se divisera une fois de plus sur une prétendue surpopulation au lieu de se réjouir de son dynamisme. Enfin, s’agissant de la démocratie, elle a imposé la fable des élites ignorant le peuple dans un système où ce dernier vote à tour de bras et à tous les niveaux. En fait, toute institution susceptible de ne pas avaliser son discours est coupable. Ce n’est pas pour rien que l’UDC persiste à vouloir couper les ailes de la SSR, malgré le fort soutien que les citoyens lui ont accordé dans les urnes.
On est donc loin d’un traditionalisme qui se bornerait à freiner le progrès tout en conservant l’acquis. La modération et surtout la capacité d’adaptation qui ont tant servi le pays sont remplacées par des croisades idéologiques qui le déchirent. Face à ce travail de sape, on peut s’interroger sur la banalisation d’une force qui aggrave durablement les problèmes. La réponse tient à la volonté de préserver le système sans devoir l’interroger. Si l’UDC était présentée dans sa dangerosité, des questions surgiraient. A-t-elle vraiment sa place au Conseil fédéral ? Que l’on soit de gauche ou de droite, peut-on siéger à ses côtés ou faire alliance avec elle ? Quelle est la vertu d’une concordance devenue purement formelle si elle contribue à blanchir l’extrémisme ?
L’opinion vit dans l’illusion qu’intégrer les nationalistes au gouvernement les neutralise et garantit la prospérité. Hélas, l’UDC ne peut exister que par des propositions brutales contraires au bien commun. En clair, le système protège les populistes suisses qui en retour le déconstruisent. « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » écrivait Camus. Tant que la nature et l’action de l’UDC seront habillées d’euphémismes rassurants, son succès ne sera pas démenti et celui de la Suisse fragilisé.