Devant ta tombe ouverte, laisse-moi te parler en ami. Le temps n’est plus aux vains discours, mais à la sincérité. La Suisse t’a exécuté le 26 mai 2021. Nos autorités ont décidé de t’enterrer en toute discrétion aujourd’hui. J’ai obtenu la permission de m’adresser à toi sans que nous soyons dérangés, et me voilà dans ce carré d’herbe qui a été choisi pour te donner une sépulture. Seul devant ton cercueil, je souhaite clore les différends que nous avions cru avoir et qui en réalité n’existaient pas. Moi, le Romand, l’Européen, autrement dit le mauvais Suisse, je tiens à te rendre hommage.
Qui a tué Guillaume Tell ? Une légende peut-elle mourir ? Comment pourrait renaître la liberté incarnée par le célèbre arbalétrier ? Quelle promesse se noue au bord de sa tombe ?
Un populiste agit dans la vie politique comme un pervers narcissique dans la vie familiale. Il séduit, manipule, asservit, puis détruit son entourage. Son insatiable appétit du pouvoir le conduit à une surenchère permanente qui met en danger son œuvre. Son amour sans condition de sa propre personne lui fait préférer voir son parti s’écrouler à la moindre remise en question. Christoph Blocher est un leader populiste classique. Depuis toujours, il reproduit les sept attitudes caractéristiques de ce type d’acteur politique.
La première est le messianisme : le leader est mandaté par des forces supérieures ; il est en croisade ; ainsi, Christoph Blocher est sur terre pour sauver la Suisse de l’Europe. La deuxième est une approche putschiste du champ politique : pour remplir sa mission, le populiste a le droit de renverser la table ; tout lui est permis ; ignorant les lois ou ses collègues, Christoph Blocher s’est régulièrement affranchi des règles qui découlaient de ses mandats. Essentielle, la troisième attitude consiste à déifier le peuple : victime du système, opprimé par les élites, le peuple omniscient est sacré ; c’est pour lui que la mission est conduite ; naturellement, seuls les partisans du leader le constituent et, pour les blochériens, ceux qui votent mal n’en font pas partie. Vient ensuite l’attaque des institutions : elles sont nuisibles et les élus qui les défendent pourris ; elles sont l’obstacle qui empêche le lien direct et pur entre le Chef et sa base ; jamais Christoph Blocher n’a manqué de montrer son rejet des institutions, qu’elles soient suisses ou internationales. Violente, la cinquième tactique est la désignation de boucs émissaires : si le populiste est contraint de sauver le pays, c’est qu’il existe des parasites qui le menacent ; toutes les victoires de l’UDC ont été obtenues en nommant des coupables, tour à tour les étrangers, les musulmans, les demandeurs d’asile ou les travailleurs européens. Efficace, la sixième recette mise sur la goguenardise : le leader emmène ses troupes au cabaret ; rien ne mérite le respect sauf le Chef et ses idées ; évacuant la raison par la dérision, Christoph Blocher a toujours amusé les salles. Enfin, insensée mais libératoire pour qui la pratique, la septième attitude est l’irresponsabilité : le populiste allume les incendies qu'il prétend éteindre, puis regarde paisiblement la société lutter contre les flammes ; sans vergogne, Christophe Blocher quitte le Parlement au moment où celui-ci va devoir réparer les dégâts dus au 9 février, en fustigeant de surcroît les élus de ne pas savoir éviter les conséquences néfastes de sa propre initiative.
La somme de ces comportements est d’une force inouïe. Certains extrémistes en font une méthode qui réduit à néant le débat politique ; d’autres les pratiquent à l’instinct ou sans même le savoir. Comme le pervers narcissique, le populiste peut-être sincère ; il n’en est pas moins dangereux. Le pays qui ne lui résiste pas se prépare des jours sombres. La Suisse a voulu s’accommoder du populisme, en espérant qu’il se dilue dans des compromis successifs et que ses invectives finissent par lasser les citoyens. Le bilan de cette complaisance est sévère. Le régime de concordance a été réduit à une farce, qui rend absurde la participation de l’UDC au Conseil fédéral. Le droit d’initiative est devenu une arme pour attaquer les étrangers ou les traités internationaux. Les relations avec l’Union européenne ont été sabotées par un article constitutionnel qui menace les accords demandés par la Suisse elle-même. A l’extérieur, la Confédération exaspère ses voisins et enthousiasme les blocs identitaires. A l’intérieur, les fantasmes populistes ont créé un climat paranoïaque.
Aujourd’hui, le blochérisme entre dans sa dernière phase. Il aurait pu se satisfaire d’avoir stoppé l’intégration européenne de la Suisse et freiné l’immigration. Mais il veut l’isolement complet du pays. Comme le pervers narcissique, le populiste trouve son énergie vitale dans la contemplation des ruines qu’il provoque ; son angoisse intérieure n’est compensée que par la radicalisation permanente de sa démarche ; son esprit ne s’apaise que par la mort des situations ou des personnes qu’il rend responsables de ses tourments. En créant le comité « contre une adhésion rampante à l’UE », Christophe Blocher ne s’attaque pas seulement à la Suisse, mais aussi à l’aile économique de l’UDC. Ses positions ne laissent en effet plus aucune chance à la moindre intégration européenne, même celle ardemment désirée par les entreprises. A son avis, le peuple suisse a dit non à la Libre circulation des personnes ; et si cette rupture entraîne celle des accords bilatéraux, il faut l’accepter ; d’autant plus que ces traités ne sont pas indispensables, la Suisse pouvant parfaitement se contenter de l’accord de libre-échange conclu en 1972.
Le danger de cette radicalisation est aussitôt apparu à Peter Spühler, ancien conseiller national UDC et patron de Stadler Rail. Il a incité de manière ferme son parti à défendre des accords vitaux pour l’économie. D’autres élus de son courant partagent son inquiétude. Que fera l’UDC de cette nouvelle équation ? Suivra-t-elle son leader charismatique dans l’Alleingang ? Ou bien se divisera-t-elle ? Et, quel que soit son choix, dans quel état sortira-t-elle de cette épreuve ? Prisonnier de sa pathologie, Christoph Blocher conduit un combat ultime et total, qui doit le laisser seul vainqueur, tout en précipitant son pays et son parti dans l’abîme.
Les sept articulations de la mécanique populiste forment une machine bien huilée, qui se légitime de ses propres excès, chaque fois qu’elle dévore une nouvelle portion de l’espace que la naïveté lui concède. Il n’est pas possible de nuancer son fonctionnement, ni de composer avec elle, ni d’infléchir sa trajectoire. Il faut l’affronter, sur le terrain de l’action politique et de ses conséquences. Au moment où certains aimeraient trouver une interprétation de l’article adopté le 9 février qui préserve le statu quo, sans faire de vague avec Bruxelles ni avec les citoyens, il convient de rappeler que cette tactique ferait le bonheur des blochériens. Le répit serait de courte durée, avant que le viol de la volonté populaire ne légitime une initiative appliquant la précédente de manière plus drastique encore. En fait, la Suisse et même l’UDC abordent l’instant de vérité : celui où il faut choisir son camp et ses armes. La pulsion destructrice du populisme n’est pas arrêtée par un traitement juridique, elle est stoppée quand les citoyens se réveillent, ouvrent les yeux et refusent avec force de s’y inféoder. Autrement dit, une nouvelle bataille sur la Libre circulation des personnes est inévitable. Ne pas oser le dire ni s’y préparer, c’est la perdre sans même l’avoir livrée.
La mise en œuvre de l’article 121a de la Constitution adopté le 9 février 2014 devient tragicomique.
La quadrature du cercle consistant à tenter d’appliquer soigneusement l’initiative contre l’immigration de masse, sans détruire la Libre circulation des personnes, ni fragiliser les accords bilatéraux, génère une foule de contradictions.
Ainsi, tout en rêvant d’éviter ses conséquences, le Conseil fédéral met en œuvre de manière stricte la décision du peuple, dont la volonté n’est pas clairement établie, sous la pression de l’UDC, qui critique ce respect de son texte, parce qu’elle y voit une stratégie pour organiser un vote correcteur, alors qu’elle s’accommoderait parfaitement d’une violation de ses propres revendications, qui lui permettrait de lancer une nouvelle initiative, dont les conséquences ne lui importeraient pas davantage.
Peut-on imaginer situation plus absurde ? Chacun semble faire le contraire de ce qu’il souhaite, dans l’espoir que son action échoue, pour que s’ouvrent de nouvelles marges de manœuvre.
On pourrait en rire. Ou croire à des dérives juridiques ou politiciennes. En réalité, la confusion démocratique est à son comble, parce que le fonctionnement même de la démocratie directe est devenu illisible. Tant que les initiatives restaient rares et leur victoire rarissime, aucune question ne se posait. Dans la démocratie d’opinion qui voit les approbations se multiplier, comme autant de sondages sans grande importance, certaines interrogations sont devenues incontournables.
Est-il possible de soumettre aux citoyens des articles dont même leurs auteurs ne parviennent pas à définir la portée ? Est-il concevable de chambouler la Constitution au terme de débats de société souvent sans rapport avec les effets des dispositions discutées ? Est-il sage de mettre en danger nos accords internationaux comme s’ils ne dépendaient que de nous ?
Autrement dit, peut-on produire des normes constitutionnelles pertinentes en les soumettant à une commission de rédaction qui comporte des millions de membres et ne peut dire que oui ou non au texte proposé, sans pouvoir l’amender, même s’il comporte des risques évidents, et ceci au terme d’un seul débat ?
S’agissant du droit d’initiative, la Suisse, qui aime tant donner des leçons de démocratie, gagnerait à retourner en apprentissage.
Chamboulées par le vote du 9 février, les relations de la Suisse avec l’Union européenne sont menacées de rupture. Impensable jusqu’à aujourd’hui, l’isolement de la Confédération est devenu un scénario plausible. Communément admise, l’idée que les crises avec nos voisins finissent toujours par se résoudre sans drame relève désormais de l’illusion. Saisissant contraste, alors que les Européens viennent d’élire leur Parlement dont les compétences n’ont cessé de s’accroître, les Suisses ont choisi de se confronter à l’Union en diminuant drastiquement leur propre marge de manœuvre.
Source du conflit, l’article 121a introduit dans la Constitution fédérale attaque le principe de la Libre circulation des personnes, socle des accords bilatéraux. En juin, le projet de loi d’application qui sera mis en consultation montrera sans doute que le contingentement des étrangers, frontaliers compris, n’est pas acceptable pour l’UE, ni d’ailleurs pour l’économie suisse. Dès lors, le dilemme sera simple. Faudra-t-il respecter la disposition constitutionnelle voulue par les citoyens au risque de l’isolement ou privilégier les traités européens en contournant la volonté populaire par des artifices juridiques ? Difficulté supplémentaire, cette question doit être tranchée dans les trois ans, faute de quoi les contingents seront introduits par voie d’ordonnance. Ultime pression, l’UDC a déjà indiqué qu’elle ne tolérerait aucune faiblesse dans la mise en œuvre de son initiative. C’est dans ce contexte particulièrement sombre que le Conseiller fédéral Didier Burkhalter a profilé l’idée d’un nouveau vote dans un délai de deux ans, seule manière de sortir d’une impasse qui paraît totale. Mais nul ne sait si ce calendrier est jouable, ni même si un scrutin européen dont le contenu reste à définir peut être gagné.
Maintes fois répétées, les analyses du Nomes étaient exactes. En particulier, la méconnaissance de l’UE et le mépris de son action se sont payés cash dans les urnes. Pourquoi les Suisses se seraient-ils souciés de leurs liens avec un projet présenté depuis des années comme dérisoire ? De plus, le double jeu consistant à dire oui aux accords européens pour mieux dire non à l’Europe a également pesé lourd. Par opportunisme, chaque étape dans l’intégration a été présentée comme le prix à payer pour ne pas devoir s’intégrer davantage, tandis que l’adhésion était disqualifiée. Dès lors, pourquoi maintenir une proximité avec un dispositif dont les autorités ont souhaité s’éloigner ? Dernière faute, l’élévation d’une somme d’accords bilatéraux sectoriels au rang de « voie royale », idéale et pérenne, a laissé croire qu’aucune attaque ne pouvait menacer cette « solution suisse ». Pourquoi les citoyens auraient-ils dû ménager un édifice certifié aussi solide qu’éternel ?
Aujourd’hui, l’inquiétude que suscite l’état du pays tient moins à la précarité de sa situation juridique qu’à la pauvreté de sa conscience européenne. Autrement dit, l’attentisme n’est plus de mise. Même un plan de sauvetage minimum exige un sursaut vigoureux. Pour le Nomes, ce renouveau passe par différentes priorités, établies lors des récents Etats Généraux Européens organisés à Berne. Tout d’abord, le Conseil fédéral doit sortir de sa réserve et tenir un langage de vérité, qui ne masque pas les risques de l’isolement et montre enfin l’importance et la valeur de l’UE pour la Suisse. Deuxièmement, dans l’esprit de la stratégie Burkhalter, une correction du dilemme généré par la décision du 9 février est inéluctable. Il appartient donc aux parlementaires fédéraux de préparer un nouveau vote populaire, qui permette à la Suisse de rebondir et dont les chances de succès ne soient pas affaiblies par diverses complexités, notamment institutionnelles. Simultanément, plutôt que de se demander comment bénéficier des contingents les plus élevés, les gouvernements des cantons inquiets pour leur économie seraient bien inspirés de se battre ouvertement pour rétablir la Libre circulation des personnes. Quant aux partis politiques, notamment de droite, ils ont l’obligation de mettre en évidence sans détour les chances de l’intégration européenne, s’ils ne souhaitent pas encaisser une nouvelle défaite face à l’UDC.
Naturellement, le réveil des acteurs politiques ne dispensera pas la société civile de se mobiliser. Dans la mesure de ses moyens, le Nomes intensifiera son action. Signal fort, près de quatre cents nouveaux membres ont rejoint spontanément ses rangs depuis le 9 février. Ce développement soudain montre une prise de conscience. Mais pour convaincre une opinion sous l’emprise d’un isolationnisme omniprésent, des moyens considérables doivent être déployés. Il est donc vital que l’économie apporte un soutien matériel aux mouvements qui s’engagent pour une Suisse ouverte, sans lesquels la prochaine votation européenne ne sera pas gagnée. Une dernière exigence concerne chacun. Les citoyens doivent réaliser que le vieux truc consistant à se positionner dans la construction européenne pour les avantages et dehors pour les inconvénients est terminé. Bientôt, la Suisse devra choisir entre rester un Etat tiers ou s’arrimer fortement à l’UE et, dans cette perspective, l’adhésion redevient une option crédible.
Au plan économique ou en matière scientifique, les Suisses savent se battre, avec efficacité et des résultats brillants. En politique, cultivant les compromis et niant souvent les réalités qui troublent leur quiétude, ils n’aiment pas affronter leurs divergences ni leurs démons. Or, pour sortir de l’impasse actuelle, une révolution culturelle en matière de politique européenne est nécessaire. Aucune solution miracle ne permettra d’éviter une nouvelle bataille sur le destin du pays. Certes, affronter dès aujourd’hui le conformisme nationaliste n’est guère alléchant, mais ce devoir reste infiniment plus agréable que celui de vivre durant une longue décennie dans un isolement stérile.
Même les plus optimistes l’admettent, rendre compatible l’article 121 introduit dans la Constitution le 9 février et la Libre circulation des personnes s’apparente à la quadrature du cercle.
Or la Libre circulation des personnes constitue le socle des traités bilatéraux conclus avec l’UE. La Suisse court donc le risque de perdre les accords qu’elle a elle-même demandés et de se retrouver dans un isolement complet.
Certes, les concessions faites à la Croatie ont permis de renouer le dialogue avec Bruxelles. Mais un périmètre de discussion ne constitue pas encore une solution.
Dans ce contexte, la conviction qu’il faudra organiser très bientôt un nouveau scrutin européen grandit. Revoter paraît donc inévitable. Mais sur quoi ? Telle est la véritable interrogation.
Aux dernières informations, le Conseil fédéral prévoit une nouvelle votation dans les deux ans. Elle devrait permettre de régler à la fois la problématique posée par l’article 121 et l’avenir bilatéral de la Suisse, sous la forme d’un accord cadre institutionnel.
S’il est juste de négocier sur les divers fronts simultanément, faut-il pour autant vouloir tout insérer dans un seul scrutin ? Les raisons de dire « non » ne seront-elles pas augmentées par l’ampleur de la démarche ? Le peuple et les cantons, qui ont fait un pas en arrière dans l’intégration européenne le 9 février, seront-ils prêts à faire soudain deux pas en avant?
En clair, la bonne stratégie ne serait-elle pas de corriger d’abords les effets du 9 février, avant de voir plus loin ? Evidemment, cela reviendrait à reconnaître que le peuple s’est laissé entraîner trop loin par l’UDC. Ce courage est-il réellement hors de portée du Conseil fédéral?
Dans tous les cas, il importe de s’interroger soigneusement sur la portée et la stratégie du prochain vote européen. Un plan de communication doit être établi dès aujourd’hui. Un discours fort sur l’importance de l’UE doit venir de Berne. Faute de quoi, un nouvel échec nous précipitera dans l’Alleingang.
Pour des raisons tactiques, le Conseil national a décidé de concrétiser l’initiative sur «le renvoi des criminels étrangers» sans se soucier de l’Etat de droit. Désireux d’éviter à tout prix une nouvelle votation sur ce thème, il a suivi à la lettre les recommandations de la seconde initiative UDC dite «de mise en œuvre». Il s’agit bien sûr d’empêcher les nationalistes de remporter une nouvelle victoire en criant au non respect de la volonté populaire.
Les élus se sont donc accommodés de la violation du «principe de proportionnalité». Et si le Conseil des Etats suit la Chambre du peuple, des dispositions contraires aux droits fondamentaux seront insérées dans la législation suisse.
Le principe de proportionnalité n’est pas un vague concept éthéré de juriste élitiste, mais un fondement du droit. Permettre qu’un délit mineur, comme la perception abusive de prestations sociales, déclenche une sanction majeure, telle que l’expulsion, constitue une régression ahurissante de la justice.
Inscrite dans la nuit des temps, la Loi du Talion proscrit déjà les jugements disproportionnés. «Œil pour œil, dent pour dent» dit cette règle qui apparaît dans le Code d’Hammurabi, dix-sept siècles avant Jésus-Christ. Progrès décisif dans l’exercice de la justice, la Loi du Talion introduit le principe de proportionnalité. Elle interdit que celui qui s’est fait voler trois moutons par son voisin tue ses fils en représailles.
Réalise-t-on que la Suisse de 2014 baigne dans un tel populisme que le droit pénal pourrait revenir trois mille ans en arrière ? Pas à pas, l’UDC nous fait quitter la voie de la civilisation, tout en nous poussant vers la pente de la barbarie.