Cherix

Le Temps

La Suisse ou la Peur? Post-scriptum

Notre livre « La Suisse ou la Peur ? » suscite des réactions des deux côtés de la Sarine. Nous nous en réjouissons. Notre proposition d’élire une Assemblée constituante échauffe les conservateurs. Nous y étions préparés.

Certains nous reprochent de ne pas avoir indiqué comment cette Constituante doit être mise sur pied. Or c’est à dessein que nous n’avons pas voulu fermer le débat par l’élaboration d’une feuille de route contraignante. Nous rappelons toutefois que les citoyens se prononceront bientôt sur l’initiative de l’UDC qui demande l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Cette « cantonalisation » de l’échelon fédéral déséquilibrerait fortement le système, sans permettre une approche globale des institutions. A l’inverse, une Assemblée constituante pourrait se saisir de la question du gouvernement, tout en repensant de manière cohérente l’ensemble des pouvoirs. Concrètement, l’opération se déroulerait en deux temps. Les Chambres proposeraient tout d’abord l’élection d’une Assemblée constituante comme contre-projet à l’initiative UDC. En cas d’acceptation par le peuple et les cantons, la Constituante serait élue selon des modalités qui pourraient reprendre celles du Conseil national.

Lire la suite →

Après les néolibéraux, place aux néonihilistes !

Gorgias, sophiste du 4ème siècle avant J-C, ne s’embarrassait pas de nuances ; pour ce père du nihilisme philosophique, rien n’existe ; et si par hasard quelque chose devait exister, il serait impossible de le saisir et davantage encore de le communiquer. Diverses variations s’inscriront dans ce sillage, notamment une composante morale qui niera l’existence de valeurs et de hiérarchies entre elles. Au plan politique, les nihilistes russes du 19ème siècle n’admettront aucune contrainte de la société sur les individus et pratiqueront le terrorisme pour supprimer plus rapidement les structures existantes. Sans concession, ces apologies du rien ont en commun une critique des systèmes qui vise leur destruction.

Lire la suite →

L’UDC à la pointe des « blocs identitaires » européens ?

Surprise, au lendemain de la votation instaurant l’expulsion automatique des criminels étrangers, les compliments admiratifs et répétés de Marine le Pen n’ont nullement dérangé l’UDC. Au contraire, badinant sur les ondes de la Radio Suisse Romande avec la représentante du Front national, Oscar Freysinger a souligné les liens fraternels unissant « les partis identitaires » européens. Mieux, n’hésitant pas à prêcher hors de son fief, le Conseiller national s’est fait ovationner à Paris, en fustigeant « la religion du multiculturalisme » lors d’un meeting anti-islam. Manifestant un prosélytisme similaire et pour le moins désinhibé, une motion signée par vingt-huit membres de l’UDC, dont le président du parti, veut permettre aux régions limitrophes d’entrer dans la Confédération. Dans un même élan, les nationalistes suisses s’expriment hors de leur patrie, qu’ils rêvent au passage d’agrandir, et revendiquent désormais leur parenté avec les « blocs identitaires » étrangers. Changement de paradigme, ce dépassement du cadre helvétique mérite d’être interrogé.

Lire la suite →

Le président, Monsieur Bonhomme et les Incendiaires

C’est en lisant les propos du président de la Confédération que j’ai subitement pensé à Monsieur Bonhomme et les Incendiaires.
Le refus de la naturalisation facilitée des étrangers de deuxième et troisième génération était encore chaud. Le non avait été bien plus sec que celui qui avait fait échouer une première tentative, dix ans plus tôt. M. Joseph Deiss s’inquiétait pour la future votation sur les bilatéralles II. Il déclarait que  » ceux qui auraient des difficultés avec le dossier Schengen devraient rester sur la réserve, mais qu’il serait erroné de le retirer à Christophe Blocher, car cela porterait atteinte à la collégialité « .

Lire la suite →